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XIII

Quand Pierre vint au salon avec sa femme, la comtesse se trouvait dans l’état habituel du besoin de l’occupation du travail cérébral de la grande patience, c’est pourquoi, bien que, par habitude, elle prononçât les paroles qu’elle disait toujours au retour de son gendre : « Il est temps, il est temps, mon cher, nous attendons depuis longtemps. Eh bien ! Dieu soit loué ! » et encore pendant la distribution des cadeaux : « Ce n’est pas le cadeau, mon ami, qui m’est cher, merci de me faire un présent à moi, la vieille », il était évident, qu’en ce moment, l’arrivée de Pierre lui était désagréable parce qu’elle la distrayait de la grande patience inachevée. Elle termina la patience et seulement alors se mit à examiner les cadeaux.

C’était un étui à jeu de cartes d’un travail magnifique, une tasse de sèvres bleu-clair avec un couvercle sur lequel étaient peintes des bergères et une