Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/33

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— Si nous ne le p’enons pas demain, il nous l’a’achera sous le nez, conclut-il.

Pendant que Denissov causait avec le capitaine, Pétia, gêné par le ton froid de Denissov, et l’attribuant à ce que ses pantalons étaient relevés, se mit à les rabattre sous son manteau, en faisant en sorte que personne ne le vît et tâchant de garder l’air le plus martial possible.

— Y aura-t-il un ordre quelconque de la part de Votre Haute Seigneurie ? s’adressa-t-il à Denissov en portant la main à la visière.

Puis se remettant à jouer l’aide de camp d’un général, rôle auquel il s’était préparé :

— Ou peut-être dois-je rester près de Votre Haute Seigneurie ?

— L’o’d’e, fit pensivement Denissov. Mais, peux-tu ’ester ici jusqu’à demain ?

— Oh ! s’il vous plaît… Puis-je rester auprès de vous ? s’écria Pétia.

— Mais, que t’a o’donné exactement le géné’al ? de ’etou’ner immédiatement ? demanda Denissov.

Pétia rougit.

— Mais, il n’a rien ordonné. Je pense que je puis ?… fit-il d’un ton interrogateur.

— Bon ! dit Denissov, et, s’adressant à ses subordonnés, il ordonna au groupe de se rendre à l’endroit de repos fixé dans la forêt, et à l’officier monté sur le cheval kirguis (il remplissait les fonctions d’aide de camp) d’aller chercher Do-