Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol12.djvu/406

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intelligente, ce n’est pas même l’union de l’un et de l’autre, comme le pensent les historiens, qui produisent le mouvement des peuples, mais c’est l’activité de tous les hommes qui prennent part à l’événement et qui s’unissent toujours de telle façon que ceux qui prennent la plus grande part directe à l’événement acceptent la moindre responsabilité et inversement.

Au point de vue moral, c’est le pouvoir qui nous est présenté comme la cause de l’événement. Au point de vue physique ce sont ceux qui se soumettent au pouvoir. Mais puisque l’activité morale n’est pas possible sans l’activité physique, alors la cause de l’événement ne se trouve ni dans l’un ni dans l’autre mais dans l’union des deux.

Ou, autrement dit, envers le phénomène que nous examinons, la conception de la cause est inapplicable.

En dernière analyse, nous arrivons au terme de l’éternité, à cette limite extrême à laquelle arrive la raison humaine dans chaque ordre de la pensée, si elle ne s’amuse pas avec son sujet : l’électricité produit la chaleur ; la chaleur produit l’électricité ; les atomes s’attirent, les atomes se repoussent.

En parlant de la réciprocité de la chaleur et de l’électricité et des atomes, nous ne pouvons pas dire d’où cela provient, nous disons que c’est ainsi parce que c’est impossible autrement, parce que ce doit être ainsi, parce que c’est la loi. Il en est ainsi