Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/194

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avez raison, mais il ne faut pas arriver aux extrêmes, etc. »

Comme ces gens raisonnent bien, semble-t-il, et ce sont eux, précisément, qui sont devenus les ennemis de la vérité et de la liberté. Ils paraissent être d’accord avec vous, précisément pour accaparer votre idée et la déformer et la mutiler à leur guise. Ils ne sont pas du tout d’accord que la liberté est nécessaire, ils le disent seulement parce qu’ils ont peur de ne pas s’incliner devant l’idole de notre siècle. Ils sont semblables aux fonctionnaires qui flattent le gouverneur au pouvoir. Combien de milliers de fois je préfère mon ami, un prêtre, qui dit tout simplement qu’il n’y a pas à discuter et que, les hommes pouvant mourir malheureux s’ils ne sont pas instruits dans la religion, il est nécessaire de l’inculquer à l’enfant, de le sauver par n’importe quel moyen. Il dit que la contrainte est nécessaire, que l’étude est l’étude et non un amusement. Avec lui on peut raisonner, mais avec les messieurs qui servent en même temps le despotisme et la liberté, on ne peut le faire. Ce sont ces messieurs qui créent cet état particulier des universités qui existe maintenant et où une diplomatie quelconque est nécessaire, où, selon l’expression de Figaro : on ne sait qui est trompé et par qui. Les élèves trompent parents et professeurs ; les professeurs trompent parents, élèves et gouvernement, etc., dans toutes les com-