Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/278

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Dans la définition que nous avons donnée auparavant, nous avons exprimé cette idée sans y ajouter que par égalité nous comprenions l’égalité des connaissances. Nous avons ajouté cependant : l’aspiration vers l’égalité est la loi immuable du progrès de l’instruction. M. Markov n’a compris ni l’un ni l’autre et il s’est beaucoup étonné de voir ici la loi immuable du progrès de l’instruction. La loi immuable du progrès de l’instruction signifie seulement que puisque l’instruction est l’aspiration des hommes vers l’égalité des savoirs, cette égalité ne peut être atteinte au degré inférieur mais au degré supérieur des connaissances, par cette simple cause que l’enfant peut apprendre ce que je sais tandis que je ne puis l’oublier, et encore parce que je puis savoir la façon de penser des générations passées, tandis que les générations passées ne peuvent connaître la mienne. C’est ce que j’appelle la loi immuable du progrès de l’instruction. Ainsi à toutes les objections de M. Markov fais-je cette réponse :

1o On ne peut rien prouver en disant que tout va au mieux, il faut d’abord prouver qu’il en est ainsi ou autrement ;

2o L’instruction est l’activité de l’homme ayant à sa base le besoin de l’égalité et la loi immuable du progrès de l’instruction. J’ai uniquement tâché de tirer M. Markov du terrain des raisonnements historiques inutiles et d’expliquer ce qu’il n’a pas compris.