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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/159

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chiens, nous fuyons simplement devant eux de toutes nos forces.

L’homme reprit :

— Non, vous les trompez avec la queue. Quand les chiens sont près de vous et veulent vous saisir, vous tournez la queue de l’autre côté, les chiens font brusquement demi-tour du côté de la queue, et, alors, vous courez du côté opposé.

Le renard rit et dit :

— Nous ne faisons pas cela pour tromper les chiens, mais pour changer de direction. Quand le chien est près de nous et que nous voyons que nous ne pouvons nous enfuir tout droit, nous tournons de côté, et, pour tourner de côté d’un coup, il faut d’abord relever la queue de l’autre côté ; c’est ce que vous faites avec les bras, quand, en courant, vous voulez tourner. Ce n’est point une invention à nous, c’est Dieu lui-même qui l’inventa quand il nous créa, afin que les chiens ne puissent attraper tous les renards.


L’Héritage.

Un marchand avait deux fils. L’aîné était le préféré du père qui voulait lui laisser tous ses biens. La mère plaignait le fils cadet et demandait à son mari de ne pas déclarer ses volontés, et de ne pas faire connaître à ses fils comment il ferait le partage de ses biens. Elle voulait, d’une façon quel-