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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/25

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l’école chez moi, apportaient le problème des oies[1] et l’expliquaient.

Mais, en admettant même que les enfants n’aient pas les conceptions que les pédagogues veulent leur communiquer par les causeries, je ne trouve pas que le moyen qu’ils aient choisi soit bon. M. Bounakov, par exemple, écrit un livre de lecture. Ce livre joint aux causeries doit collaborer à l’enseignement de la langue. En examinant ce livre, j’ai trouvé que, sauf les citations empruntées à d’autres ouvrages, le reste n’est qu’une série de fautes de russe. Il y a même beaucoup de mots qui ne sont pas russes : il y a des fautes d’orthographe grossières, etc.

On retrouve la même ignorance complète de la langue chez M. Evtouchevsky, dans ses problèmes d’arithmétique. Et cependant, M. Evtouchevsky veut, par les problèmes, former les idées des élèves. Avant tout, il devrait veiller à ce que le moyen de transmission des idées, c’est-à-dire la langue, fût correct.

Ce que j’ai dit précédemment se rapporte à la forme dans laquelle on transmet cet enseignement.

  1. Voici le problème des oies : Une oie rencontre un grand nombre d’oies. « Bonjour, les cent oies », dit-elle. Les autres lui répondent : « Nous ne sommes pas cent. Si nous étions encore autant que nous sommes, plus la moitié, plus le quart de ce que nous sommes, et toi avec nous, alors nous serions cent. » Combien y avait-il d’oies ? N. d. T.