Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/320

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Le Moineau et les Hirondelles.
Récit.

Un jour, j’étais dans la cour et je regardais un nid d’hirondelles sous le toit. Je vis deux hirondelles s’envoler et le nid resta vide. Pendant leur absence, un moineau descendit du toit et se posa sur le nid. Il regarda attentivement tout autour de lui, battit de l’aile et se faufila dans le nid. Puis, il sortit sa petite tête et se mit à piailler.

Bientôt après, une des hirondelles revint au nid ; elle voulut entrer ; mais dès qu’elle aperçut l’intrus, elle se mit à crier, battit de l’aile et s’éloigna. Le moineau resta et continua de piailler.

Tout à coup, arriva une bande d’hirondelles. Chacune, à tour de rôle, s’approchait du nid pour regarder le moineau et s’en allait.

Le moineau n’était point intimidé. Il tournait la tête et chantait. Les hirondelles vinrent de nouveau, firent quelque chose et s’envolèrent.

Ce n’était pas sans but qu’elles allaient et venaient ainsi. Chacune d’elles apportait de la boue dans son bec et, peu à peu, les hirondelles bouchèrent l’entrée du nid. Elles allaient et venaient et l’ouverture se rétrécissait de plus en plus.

D’abord on ne vit plus que le cou du moineau, puis sa tête, puis son bec, enfin on ne vit plus rien.