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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/380

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et promit de venir avec les siens vers le jour de l’Assomption.

Vers l’Assomption, six cents Cosaques, avec l’hetman Ermak Timophéitch, arrivèrent chez les Strogonov. Ils les lâchèrent d’abord sur les Tatars voisins. Les Cosaques les défirent, puis, ne voyant plus rien à faire, ils se répandirent dans la contrée, volant et pillant.

Alors, Strogonov appela Ermak et lui dit :

— Je ne veux plus vous garder chez moi si vous maraudez ainsi.

Ermak répondit :

— Moi-même, j’en suis fort mécontent ; mais tu ne viendras pas à bout de mes gens, ils sont gâtés. Donne-nous de la besogne.

Alors, Strogonov dit :

— Allez donc derrière les monts Ourals, guerroyez contre Koutchoum et prenez sa terre ; le Tzar vous récompensera.

Et il montra à Ermak la lettre du Tzar.

Ermak se réjouit. Il rassembla ses Cosaques et leur dit :

— Vous me faites honte devant le maître, car vous êtes toujours à piller ! Si vous ne vous amendez pas, il vous renverra, et où irez-vous ? Sur le Volga, les troupes du Tzar sont nombreuses, on vous atteindra, et vous aurez à payer pour vos méfaits antérieurs. Mais si vous vous ennuyez, voici de la besogne pour vous.