Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/476

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pour avoir la conscience de sa propre utilité, une qualité est nécessaire, et c’est elle qui supplée à chaque talent du maître, car s’il la possède, il acquerra facilement le savoir qui lui manque. Le maître qui, pendant trois heures, n’a pas senti un moment d’ennui, la possède.

« Cette qualité, c’est l’amour. Si le maître aime son œuvre, il sera un bon maître ; un maître qui n’aime que son élève, comme un père ou une mère, vaudra mieux qu’un maître qui aura lu tous les livres mais qui n’aimera ni sa besogne ni ses élèves.

« Le maître qui aime à la fois son œuvre et ses élèves, est le maître idéal[1]. »



Les livres II, III et IV sont établis sur le même plan, à l’exception du syllabaire qui forme la première partie du Ier livre, aussi chacun ne comprend-il que trois parties.

La première partie renferme des récits pour la lecture graduelle, la deuxième des exercices de lecture en vieux slave, et la troisième, l’arithmétique.

Chaque livre se termine par des observations au maître.

Les observations les plus intéressantes se rapportent à l’enseignement de l’arithmétique. Nous croyons utile d’attirer l’attention du lecteur sur les méthodes arithmétiques de Tolstoï, qui renferment beaucoup de choses originales.

Le but principal poursuivi par Tolstoï dans l’enseignement de l’arithmétique, c’est de familiariser l’élève avec le nombre dans toutes ses combinaisons, dans sa

  1. Syllabaire de L.-N. Tolstoï, Saint-Pétersbourg, 1872. Livre Ier, page 180.