Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/118

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que des défauts ; d’autres, au contraire, s’ingénient à trouver dans ce rival heureux les qualités par lesquelles il les a vaincus, et, avec un serrement de cœur, ne cherchent en lui que des qualités. Lévine était de ces derniers. Mais il ne lui était pas difficile de découvrir le bon côté et l’attrait de Vronskï ; cela sautait aux yeux du premier coup : c’était un jeune homme brun, de taille moyenne, bien bâti, au visage agréable, calme et assuré. Tout dans sa personne, depuis les cheveux noirs coupés court et le menton fraîchement rasé jusqu’à l’uniforme neuf et de coupe impeccable, tout en lui était à la fois simple et élégant.

Laissant le passage à une dame qui entrait, Vronskï se dirigea vers la princesse et ensuite vers Kitty.

Au moment où il s’approcha d’elle, ses beaux yeux brillèrent d’une tendresse particulière et elle ébaucha un sourire heureux, à la fois modeste et triomphant. Ce fut du moins l’impression qu’éprouva Lévine. Il s’inclina respectueusement et élégamment devant elle et lui tendit une main petite, mais un peu large. Après avoir salué les personnes présentes et échangé quelques mots avec elles, il s’assit sans regarder une seule fois Lévine, qui ne le quittait pas des yeux.

— Permettez-moi de vous présenter, dit la princesse en désignant Lévine : Constantin Dmitritch Lévine, le comte Alexis Kirilovitch Vronskï.