Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

poussa les cigarettes dont elle était pleine jusqu’à moitié.

— Je ne l’ai pas lu, répondit froidement Kritzkï, qui, évidemment, ne voulait pas prendre part à la conversation.

— Pourquoi ? demanda-t-il tournant alors sa mauvaise humeur contre Kritzkï.

— Parce que je ne crois pas nécessaire de perdre mon temps à cela.

— Mais, permettez… Comment donc savez-vous que vous perdriez votre temps ? Cet article est inaccessible à beaucoup de gens, en ce sens qu’il leur est de beaucoup supérieur. Mais pour moi c’est autre chose, je lis à travers les lignes et je vois son point faible.

Tous se turent. Kritzkï se leva lentement et prit son chapeau.

— Vous ne voulez pas souper ? Eh bien, adieu, venez demain avec le serrurier.

Aussitôt qu’il fut sorti, Nicolas Lévine sourit et cligna des yeux.

— Pas fameux, non plus celui-là, prononça-t-il, je le vois bien…

À ce moment Kritzkï qui était à la porte l’appela.

— Qu’y a-t-il encore ? dit-il, et il sortit avec lui dans le corridor.

Resté seul avec Maria Nikolaievna, Lévine s’adressa à elle.