Il regarda comment marchait Michka, en détachant les énormes mottes de terre qui s’attachaient à chaque pied, puis il descendit de cheval, prit les semailles des mains de Vassili et se mit au travail.
— Où t’es-tu arrêté ? demanda-t-il.
Vassili montra l’endroit avec son pied et Lévine commença, comme il le savait, à jeter la terre avec les grains.
Il était aussi difficile de marcher que sur une mare, et Lévine, bientôt couvert de sueur, s’arrêta et rendit le semoir.
— Eh bien, not’ maître, vous n’aurez pas de reproches à me faire pour cette partie des semailles, dit Vassili.
— Quoi donc ? fit gaiement Lévine, sentant déjà l’effet du moyen employé.
— Vous verrez l’été : ça ira bien ; vous regarderez où j’ai semé le printemps dernier. Comme j’ai semé ! Moi, Constantin Dmitritch, quand je travaille pour vous, il me semble que je travaille pour mon propre père ; moi-même je n’aime pas travailler mal et je ne le permets pas aux autres. Quand on regarde là-bas, dit Vassili contemplant le champ, le cœur se réjouit.
— Le printemps est beau, Vassili ?
— Oui, un tel printemps que les anciens n’ont point souvenance d’un pareil. Mais j’étais à la maison alors là-bas, chez nous, un vieux a aussi semé