Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/389

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où il lui disait qu’il avait besoin de lui parler. Vronskï savait qu’il s’agissait toujours de la même chose : « Qu’est-ce que cela peut bien leur faire » ? pensa-t-il ; et, froissant les lettres, il les glissa entre deux boutons de son veston afin de les lire en route. Dans le vestibule de la chaumière il rencontra deux officiers, un de son régiment, l’autre d’un autre régiment.

Le logis de Vronskï était toujours le lieu de réunion de tous les officiers.

— Où vas-tu ?

— J’ai besoin d’aller à Péterhof.

— Le cheval est déjà à Tsarskoïé-Sélo ?

— Oui, mais je ne l’ai pas encore vu.

— On dit que Gladiateur, de Makhotine, est devenu boiteux.

— Blague ! mais comment courrez-vous par cette boue ? fit un autre.

— Voici mes sauveurs !… s’écria Petritzkï en apercevant les nouveaux venus. Devant lui se tenait le brosseur avec l’eau-de-vie et les concombres sur un plateau. Voilà, Iachvine a ordonné de boire pour se rafraîchir.

— Eh bien ! vous avez dormi hier soir ? dit un des nouveaux venus. De la nuit nous n’avons pas pu fermer l’œil.

— Non, mais comment avons-nous terminé ? racontait Petritzki. Volkov est monté sur le toit en disant qu’il était triste. J’ai proposé : allons faire de