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XXXIII

Kitty fit aussi la connaissance de madame Stahl, et cette connaissance, jointe à l’amitié de Varenka, non seulement eut sur elle une grande influence, mais la consola de ses chagrins. Elle trouvait cette consolation parce que cette connaissance lui avait découvert un monde tout nouveau qui n’avait rien de commun avec son passé, un monde supérieur et beau de la hauteur duquel on pouvait tranquillement contempler ce passé. Elle comprenait qu’en dehors de la vie instinctive, à laquelle jusqu’alors elle s’était adonnée, il existait aussi une vie spirituelle. Cette vie se révélait par la religion, mais par une religion n’ayant rien de commun avec celle que connaissait Kitty depuis son enfance et qui se traduisait par la messe le matin, l’office du soir à la maison des Veuves, où on pouvait rencontrer des connaissances, et l’étude par cœur, avec les prêtres, des textes slaves. C’était une religion supé-