Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/53

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— Mais parce qu’au fond il n’y a rien à faire.

— Tu crois cela ? Mais nous sommes surchargés de travail…

— De paperasses. Ah oui ! cela te convient bien, ajouta Lévine.

— Dis donc tout de suite qu’il me manque quelque chose !

— Peut-être. Toutefois j’admire ta grandeur et suis fier d’avoir pour ami un si grand homme. Mais tu n’as pas répondu à ma question, ajouta Lévine, faisant un effort désespéré pour regarder droit dans les yeux d’Oblonskï.

— Bon ! bon ! bon ! Attends donc ! Toi aussi, tu y viendras. Cela va bien avec trois mille déciatines dans la province de Karazine, des muscles comme les tiens et la fraîcheur d’une petite fille de douze ans… Mais toi aussi, tu y viendras. Et quant à ce que tu m’as demandé, il n’y a aucun changement. Mais c’est dommage que tu sois resté si longtemps sans venir.

— Pourquoi ? fit Lévine effrayé.

— Rien. Nous causerons plus tard. Oui, mais enfin dis-moi exactement pourquoi tu es venu.

— Ah ! nous en recauserons après, dit Lévine, de nouveau rougissant jusqu’aux oreilles.

— Eh bien ! c’est bon, entendu, dit Stépan Arkadiévitch. Alors, vois tu… Je t’emmènerais bien chez nous, mais ma femme n’est pas bien portante. Maintenant voilà, si tu veux les voir, aujourd’hui elles