Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol16.djvu/342

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tion de savoir quel enseignement est préférable, elle ne serait pas tranchée si vite et si nettement si l’enseignement classique n’avait pour lui cet avantage que vous indiquiez tout à l’heure : l’influence moralisatrice, ou, disons le mot, antinihiliste.

— Sans doute.

— Si l’enseignement classique n’avait pas pour lui cette préférence de l’influence antinihiliste, nous réfléchirions davantage, nous préciserions mieux les raisons de l’un et de l’autre parti, dit Serge Ivanovitch avec un fin sourire, nous donnerions de l’élan à l’une et à l’autre opinion. Au lieu de cela nous savons que dans ces pilules de l’enseignement classique se trouve la force vitale de l’antinihilisme et nous les ordonnons hardiment à nos patients… Et qu’adviendrait-il sans cette force curative ? conclut-il sur un ton plaisant.

Les pilules de Serge Ivanovitch causèrent une hilarité générale. Tourovtzine surtout, qui depuis le début de la conversation attendait vainement l’occasion de s’égayer, goûta fort la plaisanterie.

Stépan Arkadiévitch ne s’était pas trompé en invitant Pestzov. Avec lui la conversation intéressante ne pouvait pas tarir.

Dès que Serge Ivanovitch eut clos la discussion par sa plaisanterie, Pestzov trouva un nouveau thème.

— On ne peut accuser le gouvernement de se