le médecin et partit au ministère. Ses affaires terminées, il revint à la maison ; il était plus de trois heures. Dans l’antichambre, il trouva un beau valet galonné, couvert d’une pèlerine d’ours et tenant une rotonde doublée de chien d’Amérique.
— Qui est ici ? demanda Alexis Alexandrovitch.
— La princesse Élisabeth Féodorovna Tverskaïa ! répondit le valet.
Et il sembla à Alexis Alexandrovitch qu’il souriait.
Pendant toute la durée de cette pénible période, Alexis Alexandrovitch avait remarqué que ses connaissances mondaines, principalement les femmes, témoignaient d’un intérêt tout particulier à l’égard de lui-même et de sa femme. Il remarquait chez toutes une note de joie mal dissimulée, cette même joie qu’il avait remarquée dans les yeux de l’avocat et, tout à l’heure, dans ceux du valet. Tous avaient l’air enchanté comme s’ils allaient marier quelqu’un. Quand on le rencontrait, on s’informait de sa santé avec une gaieté à peine contenue.
La présence de la princesse Tverskaïa, en raison des pénibles souvenirs qu’elle éveillait en lui et aussi par suite de l’aversion qu’il avait pour elle, était si désagréable à Alexis Alexandrovitch qu’il passa directement dans la chambre des enfants. Dans la première pièce, Serge, la poitrine allongée sur la table et les pieds sur une chaise, s’amusait à dessiner tout en bavardant gaiement. L’Anglaise,