Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/187

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— Chez Daria Alexandrovna ? Oui, j’irai. Il sera là tout de suite. »

Elle tira sa montre et regarda l’heure. « Comment a-t-il pu partir en me laissant dans cet état ? Comment peut-il vivre sans être réconcilié avec moi ? »

Elle s’approcha de la fenêtre, et se mit à regarder dans la rue. D’après elle, il pouvait être déjà de retour. Mais elle avait pu mal calculer, et de nouveau elle se mit à se rappeler quand il était parti et à compter les minutes.

Comme elle s’approchait de la grande pendule pour vérifier sa montre, une voiture s’arrêta devant le perron. Elle regarda à la fenêtre et aperçut sa voiture, mais personne ne montait l’escalier ; en bas on entendait des voix. C’était l’envoyé qui retournait dans la voiture.

Elle descendit à sa rencontre.

— On n’a pas trouvé le comte. Il était déjà parti au chemin de fer de Nijni-Novgorod.

— Qu’as-tu ? Qu’y a-t-il ?… dit-elle s’adressant à Mikhaïlo, qui, rouge et gai, lui rendait son billet.

« Oui, mais il ne l’a pas reçu », se rappela-t-elle.

— Va avec le même billet, à la campagne chez la comtesse Vronskï, tu sais ? et rapporte-moi aussitôt la réponse, lui dit-elle.

« Et moi, que vais-je faire pendant ce temps ? »