Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/200

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aspira l’odeur du pain, du fromage, mais n’en éprouvant que du dégoût, elle ordonna de faire avancer la voiture et sortit.

La maison projetait déjà son ombre à travers la rue ; la soirée était claire, encore chaude du soleil couchant. Annouchka qui l’accompagnait avec les objets de voyage, Pierre qui les rangeait dans la voiture, le cocher, évidemment tous l’agaçaient par leurs paroles et leurs mouvements.

— Je n’ai pas besoin de toi, Pierre.

— Et qui donc prendra le billet ?

— Bon, comme tu voudras, cela ne fait rien, dit-elle avec dépit.

Pierre monta sur le siège et ordonna d’aller à la gare.