Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/207

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XXXI

La sonnette retentit. Des jeunes gens quelconques, laids, effrontés, marchaient d’un pas pressé tout en observant l’effet qu’ils produisaient. Pierre, en livrée et guêtré, traversa la salle l’air stupide et s’approcha d’Anna pour l’accompagner jusqu’au wagon. Des hommes qui causaient avec bruit sur le quai se turent quand elle passa devant eux ; l’un d’eux chuchota quelque chose aux autres, il s’agissait évidemment d’elle et c’était sans doute quelque grossièreté.

Anna monta sur le haut marchepied puis s’assit seule dans un coupé, sur un canapé à ressorts tout taché, qui jadis avait été blanc. Elle posa son sac à côté d’elle.

Pierre, avec un sourire stupide, en signe d’adieu leva sa casquette galonnée. Un conducteur ferma la portière.

Une dame très laide, portant une tournure,