Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/227

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ment, vous savez si bien… ajouta-t-il avec un sourire tendre, respectueux et prudent, en pressant légèrement le bras de Serge Ivanovitch.

— Non, je pars à l’instant.

— Où ?

— À la campagne, chez mon frère.

— Alors vous y verrez ma femme ; je lui ai écrit ; mais vous la verrez avant que la lettre n’arrive. Dites-lui, je vous prie, que vous m’avez vu et que all right. Elle comprendra. D’ailleurs, soyez aimable, et dites-lui que je suis nommé membre de la commission… Cela suffit, elle comprendra. Vous savez… les petites misères de la vie humaine… dit-il s’adressant à la princesse, comme pour s’excuser. — La Miagkaïa, pas Lise, mais Bibiche, envoie mille fusils et douze sœurs de charité. Je vous l’ai dit, n’est-ce pas ?

— Oui, j’ai entendu dire cela, répondit Koznichev.

— C’est dommage que vous partiez, reprit Stépan Arkadiévitch. Demain on offre un dîner à deux des nôtres qui partent : Dimer-Bartiantzkï, de Pétersbourg, et Vesslovskï Gricha. Il s’est marié récemment. En voilà un gaillard ? N’est-ce pas, princesse ?

La princesse, sans répondre, regarda Koznichev. Mais le fait que Serge Ivanovitch et la princesse désiraient être débarrassés de lui, ne gênait nullement Stépan Arkadiévitch. En souriant il regardait tantôt la plume du chapeau de la princesse,