Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol18.djvu/229

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La sonnette retentit. Tous se dirigèrent vers la sortie.

— Le voici ! fit la princesse en désignant Vronskï, vêtu d’un long manteau, coiffé d’un chapeau noir à large bord, et qui marchait en donnant le bras à sa mère. Oblonskï se tenait à côté de lui et causait avec animation. Vronskï, les sourcils froncés, regardait devant lui, comme s’il n’entendait pas ce que disait Stépan Arkadiévitch.

Probablement sur l’indication d’Oblonskï il se retourna du côté de la princesse et de Serge Ivanovitch et souleva silencieusement son chapeau. Son visage vieilli, douloureux, semblait pétrifié.

Vronskï laissa d’abord passer sa mère, puis disparut lui-même dans un compartiment du train. Sur le quai retentirent les cris de Boje tzaria kranï, puis des hourra ! des vivat ! Un des volontaires, un grand jeune homme à la poitrine enfoncée, saluait, en agitant au-dessus de sa tête son bonnet de castor et un bouquet. Derrière lui se montraient, saluant aussi, deux officiers, et un homme âgé, à longue barbe, coiffé d’un chapeau crasseux.