Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/101

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de notre salut, quelque graves que soient nos transgressions, nos iniquités, mais nous adresser avec un sincère repentir au Père céleste, qui « ne veut point la mort du pécheur qui meurt », mais lui dit : Revenez et vivez. (Eg., xviii, 32.)

Dieu est parfaitement sincère et fidèle. Voilà le fondement inébranlable de notre foi : tout ce que Dieu nous communique dans sa révélation, nous devons le recevoir et le garder avec une aveugle soumission, quoiqu’il s’y trouve bien des choses que nous ne comprenons pas. C’est aussi le fondement de notre espérance ; Il accomplira sans doute ce qu’il nous a promis ; Il l’accomplira, sinon ici-bas, du moins dans l’éternité. C’est là, en même temps, pour nous, une leçon vivante ; c’est une invitation à nous éloigner nous-mêmes de tout mensonge, à parler à notre prochain dans la vérité (Eph., iv, 25) et à tenir fidèlement notre parole lorsque nous avons fait quelque promesse au prochain ou contracté avec lui quelque engagement.

Dieu est infiniment juste. Quelle influence pourrait avoir sur notre moralité cette seule pensée, si nous la conservions vive et profonde dans notre esprit et dans notre cœur ! Elle nous préserverait du péché et nous porterait au repentir, en nous montrant sans cesse le glaive redoutable du Seigneur invisiblement suspendu sur la tête du coupable et le feu éternel qui attend les pécheurs endurcis au-delà de la tombe. Elle nous exciterait à la vertu et nous consolerait, nous fortifierait et nous encouragerait sur sa pénible voie, en nous rappelant ses biens sublimes et éternels qui attendent les justes dans la demeure du Père céleste. Enfin, en nous représentant sans cesse l’image du Juste et Rémunérateur qui ne fait point acception de personne, elle nous apprendrait à être nous-mêmes justes et impartiaux à l’égard du prochain, et à « rendre à chacun ce qui lui est dû. » (Rom., xiii, 7, p. 183-191.)

Tout cela n’a pas de sens, et n’offre pas même ce