Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/142

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Les autres ignoreront tout de la trinité. Dans le peuple, je n’ai jamais rencontré l’idée de la trinité. Christ s’appelle homme-Dieu, le premier parmi les saints. Le Saint-Esprit est totalement inconnu, et Dieu reste le Dieu incompréhensible, tout-puissant, le principe de tout. Et personne n’a jamais prié le Saint-Esprit, personne ne l’invoque. Parmi les milieux plus instruits, je n’ai pas non plus rencontré la foi dans le Saint-Esprit. J’ai rencontré plusieurs personnes qui croyaient ardemment, surtout en Christ, mais je n’ai jamais entendu mentionner le Saint-Esprit en dehors des raisonnements théologiques. Il en allait de même pour moi. Tout le temps que j’étais croyant orthodoxe, jamais je ne pensais au Saint-Esprit. La foi en la trinité, sa définition, je les ai trouvées seulement dans les écoles. Il résulte de cela que le dogme de la Trinité n’est pas raisonnable, n’est fondé sur rien, n’est nécessaire à rien, que personne n’y croit !… et l’Église le professe.

Pour comprendre ce problème, il est nécessaire d’examiner ce qu’expose ensuite l’Église. Je commence.

Ce serait peine inutile de montrer dans l’examen suivant toutes les erreurs, les contradictions, les insanités, les mensonges, puisque l’examen des deux premiers chapitres sur les dogmes fondamentaux a déjà dévoilé au lecteur les procédés de pensée et d’inspiration de l’auteur. Maintenant