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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/203

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sauveur. Le dogme fondamental que nous y trouvons c’est le dogme de la rédemption. Sur lui est fondée toute la doctrine de cette partie de la théologie. Voici en quoi il consiste : grâce à la prétendue chute d’Adam, ses descendants sont tombés dans la mort corporelle et dans la mort spirituelle, leur raison a été obscurcie et ils ont perdu l’image de Dieu. Pour sauver les hommes de cette chute imaginaire, on suppose la nécessité de la rédemption : Dieu doit racheter le péché d’Adam. Ce rachat, selon la doctrine de l’Église, s’est accompli par l’incarnation de Dieu en homme, sa descente sur la terre, ses souffrances et sa mort.

Christ-Dieu descend sur terre et par sa mort sauve les hommes du péché et de la mort. Mais puisque ce salut est imaginaire, puisqu’en réalité, les hommes, après leur rédemption, restent exactement tels qu’était Adam, qu’après comme avant la rédemption ils restent ce qu’ils furent toujours, puisqu’en réalité il existe toujours le même péché, la même inclination vers le mal, la même mort, les mêmes souffrances de l’enfantement, la même obligation de travailler pour se nourrir, alors toute cette doctrine de la deuxième partie, n’est plus une doctrine sur la foi, mais une pure invention. Grâce à cela, la doctrine de cette seconde partie de la théologie a un caractère particulier. Il s’y manifeste nettement ces écarts du bon sens, rencontrés dans la première partie, à