Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/207

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recevoir le Rédempteur et foi en Lui dans tous les temps.

La préparation du genre humain eut lieu 1o par des prophéties, telles que celle de la femme écrasant la tête du serpent, etc.

Depuis le temps de ce proto-évangile du Messie, annoncé déjà dans le Paradis, et de l’institution des sacrifices, qui indiquaient ses souffrances et sa mort, la foi salutaire au Seigneur Jésus a existé sans interruption dans le genre humain. C’est par cette foi qu’Adam « donna à sa femme le nom d’Ève qui signifie la vie » (Gen., iii, 20), quoiqu’il eût entendu cette sentence du juge : « Vous êtes poudre et vous retournerez en poudre » (Ibid., 19,). C’est par cette foi qu’Ève enfante Caïn en disant : « Je possède un homme par la grâce de Dieu » (Gen., iv, 1). C’est sans doute aussi par cette même foi que la sagesse hypostatique de Dieu, comme l’atteste le sage et le professe la Sainte Église, « conserva celui que Dieu avait formé seul d’abord pour être le père du monde et le retira de son péché » (Sag., x, 1). « Car il n’y a point de salut par aucun autre ; car nul autre nom sous le ciel n’a été donné aux hommes par lequel nous devons être sauvés » (Act., iv, 12) que le nom de Jésus-Christ (p. 30).

2o Outre les prophéties, il y eut des actes tels que : le sacrifice d’Isaac, Jonas dans le ventre de la baleine, l’agneau pascal, le serpent d’airain, tout le rite de Moïse, et enfin la loi morale et civile.

Des types. — Ici l’infinie bonté, condescendant à la faiblesse de l’homme, revêtit ses sublimes promesses et ses prédictions sur le Messie d’images sensibles, pour les imprimer d’autant plus fortement dans la