Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/282

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avec la terre ; après que, par sa descente aux enfers, Il en eut retiré les justes de l’Ancien Testament, et que, par sa résurrection d’entre les morts « Il fut devenu les prémices de ceux qui dorment », Il s’éleva publiquement dans les cieux avec la nature humaine qu’Il avait prise, et ouvrit ainsi pour tous les hommes une libre entrée dans le royaume du ciel (p. 204).

La preuve en est dans le symbole des Apôtres qu’il faut entendre littéralement : monté au ciel (en chair) et assis (en chair) à la droite du Père.

§ 162. — La royauté de Jésus-Christ finira-t-elle ? La royauté du Christ se terminera quand viendra le jugement dernier. Tous ressusciteront, alors Christ transmettra la royauté à son Père, disent les uns.

Mais le saint évangéliste Luc (i Cor., i, 34) et Salomon (Sag., iii, 4-8) parlaient de cette puissance primitive que le Fils partage depuis l’éternité et pour l’éternité, et selon laquelle il n’a jamais reçu le règne du Père et ne le remettra jamais au Père (p. 207).

Ainsi paraît l’explication de la royauté du Christ. Les paroles sur le royaume du Ciel donnent à l’Église l’idée de la dignité royale du Christ. La dignité royale est considérée par l’Église comme quelque chose de très beau, et elle l’attribue à Christ, à celui qui promettait la béatitude aux mendiants, et disait que les premiers seraient les derniers.

§ 163. — Application morale du dogme de la Rédemption. Il ne saurait y en avoir qu’une, semblerait-il. Christ a fait plus que payer la dette. Ses