Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/294

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ii. — Mais ce que voulait le Sauveur, Il a su l’accomplir. Il a posé lui-même le fondement et le principe de son Église lorsqu’il se choisit les douze premiers disciples, qui, croyant en Lui et respectant son-autorité, ne formaient qu’une société sous un seul chef (Jean, xvii, 13), et composaient sa première Église ; lorsque, d’un autre côté, il fixa lui-même tout ce qu’il fallait pour faire de ses disciples une société déterminée. Nommément : Il établit l’ordre des docteurs, chargés de répandre la doctrine parmi les peuples (Eph., iv, 11, 12) ; Il institua le sacrement du Baptême, pour introduire dans cette société tous ceux qui croiraient en Lui (Matth., xxviii, 19 ; Jean, iii, 3 ; iv, 1 ; Marc, xvi, 15) ; le sacrement de l’Eucharistie, pour unir plus intimement les membres de cette société, soit entre eux, soit avec Lui comme chef (Matth., xxvi, 26, 28 ; Marc, xiv, 22-24 ; Luc, xxii, 19, 20 ; i Cor., xii, 23-26) ; le sacrement de la Pénitence pour réconcilier et réunir de nouveau avec Lui et avec l’Église ceux de ses membres qui enfreignent ses lois et ses institutions (Matth., xxviii, 15, 18) ainsi que tous les autres sacrements (Matth., xviii, 18 ; xxviii, 19 ; xix, 4-6 ; Marc, vi, 13 et autres). C’est pourquoi, déjà du temps de son ministère public, le Seigneur parlait de son Église comme d’une institution réellement existante (Matth., xviii, 17) (pp. 223, 226).

À partir des mots « une société déterminée » commence l’écart évident du sens attribué à l’Église, et l’auteur introduit une conception de l’Église tout autre que l’union de tous les croyants. Ici on parle évidemment de l’Église apostolique, dont il n’a pas encore été question. On dit que Christ a établi des maîtres pour répandre sa doctrine parmi les peuples, malgré que la conception de l’Église apostolique ne rentre pas dans la dé-