Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/297

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compagnaient ». (Marc, xvi, 20) ; et ils s’appliquèrent à former des croyants en divers lieux des sociétés, qu’ils nommèrent Églises (i Cor., i, 2 ; xvi, 19). Ils recommandèrent à ces croyants d’avoir des assemblées, pour entendre la parole divine et élever de concert des prières au ciel (Act. ii, 42-46 ; xx, 7) ; ils les exhortèrent à « conserver l’unité d’esprit par le lien de la paix », en leur représentant qu’ils ne formaient tous « qu’un corps » du Seigneur Jésus, dont ils ne sont que des membres différents ; qu’ils n’ont « qu’un Seigneur, qu’une foi et qu’un baptême » (Eph., iv, 3, 4 ; i Cor., xii, 27), et que « tous participent à un même pain », c’est-à-dire ont tout pour être unis intérieurement et extérieurement. Enfin, ils leur ordonnèrent de ne pas abandonner leur société, sous peine d’excommunication et de perdition éternelle (Hebr., x, 24, 25). Ainsi, selon la volonté et avec la coopération du Sauveur, qui posa immédiatement lui-même le fondement de son Église, elle s’établit ensuite dans l’univers entier, (pp. 226, 227).

On dit que l’Église n’était pas une, qu’il y avait plusieurs Églises particulières, que toutes étaient le même corps de Christ ; mais, en même temps, qu’il n’y avait qu’une seule Église de laquelle étaient exclus, par quelqu’un, ceux qui abandonnaient la réunion. Quelle était cette Église, qui répudiait-elle ? On ne le dit pas. Il reste évident que la théologie ne parle déjà plus de cette Église qu’elle a définie, mais d’une autre Église quelconque dont, sciemment, elle ne donne pas la définition.

Comment la théologie écrit inexactement les textes des évangiles pour confirmer ses thèses sur