Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/326

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cherie ; on ne peut donc les donner comme preuves. Il ne reste donc qu’une preuve : la succession légitime de la hiérarchie. Prouver cela est impossible. Mais on ne peut aussi le démentir. C’est pourquoi ce n’est que sur cette seule base que se tiennent et peuvent se tenir toutes les Églises. Un catholique, un orthodoxe, un vieux-croyant affirment-ils être dans le vrai, ils ne peuvent fonder leur affirmation que sur l’infaillibilité de la succession des gardiens de la tradition.

L’Église catholique reconnaît comme chef de la hiérarchie le pape, et son développement l’entraînait nécessairement à reconnaître l’infaillibilité du pape.

L’Église grecque pouvait ne pas reconnaître le pape, ce membre supérieur de la hiérarchie, mais alors elle devait reconnaître l’infaillibilité de la hiérarchie elle-même.

De même l’Église protestante, ne reconnaissant pas le catholicisme, à dater de sa rupture, doit reconnaître l’infaillibilité de cette hiérarchie dont elle admet les dogmes, car, sans l’infaillibilité de la succession des conservateurs de la tradition, elle n’aurait sur quoi affirmer sa vérité.

Toutes les Églises ne se maintiennent que par la reconnaissance de l’infaillibilité de leur hiérarchie.

Vous pouvez ne pas convenir que telle ou telle hiérarchie soit la seule vraie, mais si quelqu’un dit qu’il reconnaît vraie la hiérarchie dont il accepte