Jean, qui dit que : « Personne n’a jamais vu Dieu » ; et les paroles inexactes de Paul, qui se rapportent à un tout autre sujet. Pourquoi citer ces paroles pour prouver que Dieu est compréhensible imparfaitement.
Ce thème est étrange, et l’étrangeté de l’argumentation vient de ce que le mot « compréhension » est employé ici et plus loin à double sens : d’abord au vrai sens de la compréhension, puis au sens d’une science acceptée au nom de la foi. Si l’auteur employait le mot compréhension dans son vrai sens, il ne s’efforcerait pas de prouver que nous ne comprenons Dieu qu’imparfaitement ; il reconnaîtrait franchement que nous ne pouvons pas le comprendre. Mais par « compréhension », l’auteur entend la science acceptée sur la foi, et il confond volontairement cette conception avec celle de l’existence de Dieu. Il en résulte que, selon lui, nous pouvons comprendre Dieu d’une manière imparfaite. Quand il dit, avec un texte à l’appui, que nous comprenons Dieu par ses créations, cela implique l’aveu de l’existence de Dieu. Mais quand il dit que « Dieu a parlé autrefois à nos pères par les Prophètes », et ensuite : « par son propre fils », il s’agit de la science acceptée sur la foi, comme on le verra dans la suite. C’est pourquoi il cite le texte de Paul : « Nous marchons vers lui par la foi » comme preuve de la compréhension, en tant que science acceptée sur la foi. Par « compréhension »,