Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/399

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par Christ. Mais comme pour tous les autres sacrements il n’y a pas la moindre preuve que Christ ait prononcé les paroles qui lui sont attribuées, quelque sens qu’on leur prête.

§ 222. — Institution divine et efficacité du sacrement de la Pénitence. — Afin de prouver ce pouvoir imaginaire on cite les paroles de Matthieu, xviii, 17, 18, qui sont interprétées de telle façon que « les pasteurs ont toujours eu le droit, donné par Dieu, de délier et résoudre. » La hiérarchie voit dans ces paroles qu’elle a le pouvoir de remettre les péchés ; et tout cela est basé sur l’entretien suivant du Christ :

« Si ton frère a péché contre toi (la hiérarchie omet ces paroles), va, et reprends-le entre toi et lui seul ; s’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. Mais s’il ne t’écoute pas, prends avec toi encore une ou deux personnes, afin que tout soit confirmé sur la parole de deux ou trois témoins. Que s’il ne daigne pas les écouter, dis-le à l’Église ; et s’il ne daigne pas écouter l’Église, regarde-le comme un païen et un péager. Je vous dis en vérité que tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel ; et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. » (Matth., xviii, 15-18). C’est-à-dire : Si ton frère ne t’écoute pas et que tu aies fait tout ce que tu pouvais, tu as délié le péché, si tu n’as pas fait ton possible, tu laisses le péché sur la terre.