Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/42

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naissances transmises par les Prophètes me rendent Dieu plus incompréhensible qu’il l’était pour moi auparavant, elles n’en sont pas moins vraies. Outre cette double définition, on aperçoit encore la contradiction entre les expressions de la tradition même de l’Église. On cite les textes : les uns niant la compréhension de Dieu, les autres la reconnaissant. Il faut rejeter ou les uns ou les autres, ou les mettre d’accord. La théologie ne fait ni l’un ni l’autre. Elle dit tout bonnement que ce qui suivra sur les propriétés des divisions de Dieu par l’essence et les personnes, c’est la vérité, puisque ainsi l’enseigne l’Église infaillible, c’est-à-dire la Tradition.

De sorte que, dans le premier cas, à l’examen de l’Introduction, tous les raisonnements étaient inutiles, et se résumaient en ceci : tout ce qui sera exposé est la vérité, parce que c’est l’Église qui l’enseigne. Maintenant encore, tous les raisonnements sont inutiles, parce que la base de toute la doctrine, c’est l’Église infaillible. Mais ici, — mis à part ce procédé de répétition, — apparaît la doctrine même de l’Église. L’exposé de cette doctrine est fait pour la première fois, et l’on y remarque un manque d’unité : elle se contredit elle-même. Dans l’Introduction, l’Église, c’est-à-dire la tradition des hommes unis par la tradition même, était censément la base de tout. Mais là-bas, j’ignorais encore comment s’exprimait cette tradition. Ici