Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol20.djvu/471

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vite possible, la religion extérieure. Toutes les guerres qu’on a menées au nom de cet écart de l’esprit à la doctrine sont compréhensibles.

Mais le moment de séparer les brebis des boucs est venu. Ils sont séparés déjà de telle façon que la vraie doctrine ne peut plus se rencontrer dans l’Église. Et maintenant il est clair que la doctrine de l’Église, bien que née d’un écart très faible, est de nos jours la pire ennemie du Christ, que ses pasteurs suivent ce qu’ils veulent, sauf la doctrine de Jésus, parce qu’ils la nient.

La doctrine de l’Église est maintenant la doctrine hostile au christianisme. En s’écartant du christianisme, elle l’a déformé à un tel point qu’elle est arrivée à sa négation par toute la vie. Au lieu de l’humilité, l’orgueil ; au lieu de la pauvreté, le luxe ; au lieu du pardon, la condamnation la plus cruelle de tous ; au lieu de l’oubli des offenses, la haine, la guerre ; au lieu de supporter le mal, les supplices.

Le nom de royaume du Christ ne peut pas sauver l’Église. Mais dans ses définitions, outre la définition de l’Église des prêtres, se trouve une définition vague de l’Église des troupeaux, qui doivent obéir. Ce que l’on entend par la première, c’est clair ; mais quant à la seconde, ce n’est pas clair du tout.

La réunion des croyants ? Si les croyants se sont réunis par la foi en une chose, sans doute c’est une réunion de croyants. Telle est la réunion des