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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol22.djvu/339

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du Père et vous du même père, vous ne pouvez pas avoir le désir de me tuer. Si vous voulez me faire mourir, c’est que nous ne sommes pas du même père. Je suis de Dieu et vous du diable. Vous voulez faire les vilenies de votre père, il fut toujours assassin et menteur, et il n’y a pas en lui la vérité. Si le diable dit quelque chose, c’est toujours quelque chose de personnel à lui et non de commun à tous ; il est le père du mensonge et de l’erreur. C’est pourquoi vous êtes les serviteurs de l’erreur et ses fils.

Vous voyez qu’il m’est aisé de dénoncer vos erreurs. Si je suis dans l’erreur, dénoncez-moi. Et s’il n’y a pas en moi d’erreur, pourquoi ne me croyez-vous pas ?

Alors les Juifs se mettent à l’insulter ; ils le traitent de fou. Il dit : Je ne suis pas fou mais je respecte le Père et vous voulez me tuer, moi, fils de Dieu. Ainsi vous n’êtes pas mes frères, vous êtes les enfants d’un autre père. Ce n’est pas moi qui affirme que j’ai raison, c’est la vérité qui parle pour moi. C’est pourquoi, je vous le répète, celui qui comprendra ma doctrine et la suivra, celui-ci ne verra point la mort.

Et les Juifs lui disent : Eh bien, n’est-ce point la vérité que tu es un Samaritain fou ? Tu te dénonces toi-même. Les prophètes sont morts. Abraham est mort et tu dis que celui qui suivra ta doctrine ne verra pas la mort. Abraham est mort, et toi, est-ce