Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/209

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puissance personnelles ; quant à vous, mes disciples, vous devez savoir que le vrai sens de la vie humaine n’est pas dans le bonheur personnel mais dans le fait de servir les autres et de s’humilier devant tous. L’homme n’est pas venu au monde pour être servi mais pour servir et donner sa vie personnelle comme la rançon de tous. Christ, en réponse à l’exigence de ses disciples, qui lui montre qu’ils ne comprennent pas sa doctrine, ne leur commande pas d’avoir la foi, c’est-à-dire de modifier leur représentation des biens et des maux de la vie qui découle de leur doctrine (il sait que c’est impossible), mais il leur explique ce sens de la vie sur lequel est basée la foi, c’est-à-dire le véritable discernement du bien et du mal, de ce qui est essentiel ou secondaire.

À la question de Pierre (Marc, x, 28) : Que recevrons-nous, quelle récompense aurons-nous de nos sacrifices ? Christ répond par la parabole des ouvriers loués à différentes heures et qui ont reçu le même salaire. Christ explique à Pierre qu’il ne comprend pas la doctrine et que de là provient son manque de foi. Christ dit : La rémunération proportionnée au travail n’a d’importance qu’au point de vue de la vie personnelle. La foi dans la récompense pour le travail, proportionnément au travail, découle de la doctrine de la vie personnelle. Cette foi repose sur la présomption de prétendus droits que nous croyons avoir, mais l’homme n’a pas de