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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/145

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gnantes, les plus humiliantes, ce phénomène provient non de l’argent mais des conditions très compliquées de la vie économique des peuples. Le pouvoir de certaines gens sur les autres provient non de l’argent, mais, de ce fait que l’ouvrier ne reçoit pas le prix intégral de son travail à cause des qualités du capital, de la rente, du salaire et des rapports compliqués entre eux et entre la production elle-même, la répartition et la consommation des richesses. Il en résulte que les hommes qui ont de l’argent peuvent, comme on dit en russe, faire des cordes avec ceux qui n’en ont pas. Mais la science dit qu’il ne s’agit pas de cela. La science dit qu’à toute production participent trois facteurs : la terre, la réserve du travail (capital), et le travail. Or, à cause des divers rapports que ces facteurs de production ont entre eux, parce que les deux premiers, terre et capital, ne se trouvent pas entre les mains des ouvriers mais en d’autres mains, pour cette cause et par les combinaisons compliquées qui en découlent, se produit l’asservissement des uns par les autres. D’où provient ce règne de l’argent qui nous frappe tous par son injustice et sa cruauté ? Pourquoi les uns, grâce à l’argent, dominent-ils les autres ? La science dit : À cause de la division des facteurs de production et des combinaisons qui en dérivent et qui oppriment les ouvriers. Cette réponse m’a toujours paru étrange, non seulement parce qu’elle laisse