Nous lisons ces paroles et il nous semble qu’elles ne se rapportent pas à nous. Nous lisons l’évangile de Matthieu :
« Et la cognée est déjà mise à la racine des arbres ; tout arbre qui ne produit point de bon fruit va être coupé et jeté au feu. » (Matthieu, chap. iii, v. 10.) Et nous sommes tout à fait convaincus que nous-mêmes nous sommes le bon arbre qui produit les fruits et que ces paroles ne se rapportent point à nous mais à quelques mauvaises gens.
Nous lisons les paroles d’Ésaïe :
« Engraisse le cœur de ce peuple-ci, et rends ses oreilles pesantes, et bouche ses yeux ; en sorte qu’il ne voie pas de ses yeux, et qu’il n’entende pas de ses oreilles, et que son cœur ne comprenne pas, et qu’il ne se convertisse pas, et qu’il ne recouvre pas la santé.
» Et je dis : Jusqu’à quand, Seigneur ?
» Et il répondit : Jusqu’à ce que les villes et les maisons aient été tellement désolées qu’il n’y ait aucun homme et que le pays soit mis dans une entière désolation ». (Ésaïe, chapitre vi, v. 10-11.)
Nous lisons et nous sommes tout à fait convaincus que ces actes étonnants ne se sont pas produits chez nous, mais chez un autre peuple.
C’est pourquoi nous ne voyons rien, car cette œuvre étonnante s’est faite et se fait sur nous : nous n’entendons, ne voyons et ne comprenons pas par notre cœur. Comment est-ce arrivé ?