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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/293

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s’adresse, ni en principe, ni dans les cas particuliers, et que, dans la plupart des cas, cette activité est jugée préjudiciable.

Si nous prenons le deuxième indice et demandons quel est le motif de l’activité des industriels, nous aurons une réponse encore plus nette que pour l’activité des hommes d’État.

Si un homme d’État répond que, sauf l’avantage personnel, il a en vue l’utilité commune, on ne peut ne pas le croire ; chacun de nous connaît de telles gens.

Mais l’industriel, par l’essence même de sa profession, ne peut avoir en vue l’utilité générale ; il serait ridicule aux yeux de ses confrères s’il se proposait dans son métier un autre but que celui d’augmenter sa fortune ou de la maintenir.

Aussi les ouvriers ne jugent-ils pas utile pour eux l’activité des industriels.

Cette activité est accompagnée de violences contre les ouvriers ; son but n’est pas l’utilité des ouvriers, mais toujours l’avantage personnel. Et tout d’un coup — chose admirable ! — ces industriels sont si convaincus de l’utilité qu’ils apportent aux hommes par leur activité, qu’au nom de cette utilité imaginaire ils causent hardiment aux ouvriers un tort indiscutable, évident, en s’affranchissant du travail et en engloutissant le travail des ouvriers.

Les hommes de la science et de l’art se sont