Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/297

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reconnaît l’égoïsme de son activité, tâche de lui donner le caractère d’une œuvre commune, les hommes de la science et de l’art ne croient même pas nécessaire de se couvrir par le désir d’être utiles. Ils nient même l’utilité comme but tant ils sont convaincus, non seulement de l’utilité, mais même de la sainteté, de leurs occupations.

Il en résulte que la troisième catégorie d’hommes qui se sont affranchis du travail et l’ont imposé aux autres, s’occupent de choses tout à fait incompréhensibles pour le peuple ouvrier, qui les traite de bêtises et souvent de bêtises nuisibles. Et ils s’en occupent sans nulle considération à l’égard de leur utilité pour les hommes, mais seulement pour leur propre plaisir, tout à fait convaincus, on ne sait pourquoi, que leur activité est telle que les ouvriers ne peuvent s’en passer.

Ces gens se sont débarrassés du travail pour l’existence et cela, en l’imposant aux autres, qui meurent de travail.

Ils exploitent ce travail et affirment que leurs occupations, incompréhensibles pour tous les autres hommes, non dirigées en vue de leur utilité, rachètent tout le dommage qu’ils causent aux gens en s’affranchissant de la lutte pour la vie et en engloutissant le travail des autres.

Les hommes d’État, pour compenser ce dommage indiscutable, évident, qu’ils font aux hommes en s’affranchissant de la lutte naturelle, et en