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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/313

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sible parce qu’il y a une quantité incalculable (au sens littéral) de faits soumis à notre observation. Avant d’étudier les faits, il faut avoir une théorie d’après laquelle on choisit certains faits parmi la quantité innombrable des faits.

Cette théorie existe et même est exprimée d’une façon très définie, bien que plusieurs savants contemporains la négligent, c’est-à-dire ne veulent pas la reconnaître, ou l’ignorent, et feignent de ne la pas connaître.

Il en fut toujours ainsi avec toutes les croyances régnantes qui guidèrent l’opinion — avec la théologie et la philosophie.

Les bases de chaque croyance sont toujours données en théorie et les savants ci-dessus inventent seulement les conclusions lointaines de certaines données, que, parfois même, ils ignorent.

Mais il existe toujours une théorie fondamentale. Ainsi, maintenant, la science continue à choisir ses faits, en se basant sur une théorie très définie que parfois elle connaît, parfois ne veut pas connaître, et que parfois, en effet, elle ne connaît pas ; mais cette théorie existe.

Cette théorie est celle-ci : toute l’humanité, c’est un organisme qui ne meurt pas ; les hommes sont des parties de ces organes, et chacun a sa fonction spéciale pour servir au tout.

De même que les cellules, en se groupant en or-