Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/32

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c’était de crier aux assassins qui se trouvaient autour de la guillotine et donnaient les ordres pour commettre le meurtre, qu’ils faisaient le mal et d’essayer par tous les moyens de les en empêcher.

Mais, si même j’eusse fait cela, je savais d’avance que je n’empêcherais pas le meurtre. Dans l’autre cas, je pouvais donner non seulement le sbitene et le peu d’argent que j’avais sur moi, mais je pouvais donner mon paletot et tout ce que j’avais à la maison. Je ne l’ai pas fait, c’est pourquoi je me suis senti, me sens, et ne cesserai de me sentir le complice du crime qui se commet sans cesse, tant que j’aurai une nourriture superflue et qu’un autre n’en aura pas, tant que je posséderai deux vêtements et que quelqu’un en manquera.