définit complètement, pas celle qui m’absorbait auparavant, mais une activité nouvelle, beaucoup plus calme, aimante et joyeuse. Cette même vie qui m’effrayait autrefois commençait à m’attirer.
C’est pourquoi je pense que celui qui se posera franchement la question : Que faire ? et en répondant à cette question ne mentira pas devant soi, mais ira là-bas où l’appelle la raison, celui-ci a déjà résolu la question. Si seulement il ne ment pas devant soi, il trouvera : quoi, où, et comment faire. La seule chose qui puisse l’empêcher de trouver l’issue, c’est l’opinion mensongère, très haute de soi-même et de sa situation. Il en fut ainsi avec moi, c’est pourquoi l’autre réponse qui découle de la première à la question : que faire ? consistait pour moi à me repentir au sens complet du mot, c’est-à-dire à changer complètement d’appréciation sur ma situation, mon activité. Au lieu de reconnaître l’utilité et le sérieux de mon activité, apercevoir sa nullité et le préjudice qu’elle cause. Au lieu de mon instruction, reconnaître mon ignorance ; au lieu de ma bonté et de ma moralité, reconnaître mon immoralité et ma cruauté. Au lieu de ma supériorité, reconnaître ma bassesse.
Je dis qu’en outre de ne pas mentir devant moi-même, je devais encore me repentir, parce que, bien que le second découle du premier, la conviction fausse de ma haute importance était si incarnée en moi qu’avant de me repentir