Aller au contenu

Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/416

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

habits, les remèdes, les eaux, le massage, la gymnastique et les cures électriques et autres, que toutes ces ruses ne sont que des moyens de soutenir la vie corporelle d’un homme exempt du travail. Tout cela est analogue au désir de donner aux plantes le meilleur air respirable au moyen d’appareils chimiques, dans un local hermétiquement clos, alors qu’il suffirait d’ouvrir la fenêtre ; de même il suffit de faire ce qui convient non seulement à l’homme, mais à l’animal : employer au travail musculaire le dépôt d’énergie produit par la nourriture.

Les formules profondes de la médecine et de l’hygiène, pour les gens de notre milieu, sont semblables à ce qu’invente un mécanicien qui chauffe la machine à vapeur qui ne travaille pas et, en bouchant toutes les soupapes, fait que la machine n’éclate pas.

Quand j’eus compris clairement tout cela, je le trouvai drôle. Par une longue série de doutes, de recherches, par une marche de la pensée, je suis arrivé à cette vérité extraordinaire, que si l’homme a des yeux c’est pour regarder, des oreilles pour entendre, des jambes pour marcher, des mains et un dos pour travailler. Et si un homme n’emploie pas ses membres à ce à quoi ils sont destinés, ce sera pire que tout pour lui.

Je suis arrivé à cette conclusion qu’à nous, les gens civilisés, il est arrivé la même chose qu’aux étalons d’une de mes connaissances.