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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/450

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de marcher en galoches devant des hommes qui n’ont aucune chaussure ; que c’est honteux de ne pas savoir le français ou les dernières nouvelles, et que ce n’est pas honteux de manger du pain sans savoir le préparer ; que c’est honteux de ne pas avoir de chemise empesée et d’habits propres et que ce n’est pas honteux d’aller en habit propre en montrant ainsi son oisiveté ; que c’est honteux d’avoir des mains sales et que ce n’est pas honteux de ne pas avoir des durillons aux mains.

Tout cela sera quand l’opinion publique l’exigera ; et l’opinion publique l’exigera quand les séductions qui cachent aux hommes la vérité, seront anéanties ; et à ma mémoire de grands changements dans ce sens se sont réalisés. Et ces changements se produisent seulement parce que l’opinion publique change. À ma mémoire s’est passé ce fait : c’était honteux pour des gens riches d’aller en voiture avec moins de quatre chevaux et deux valets, c’était honteux de ne pas avoir de valet ou de femme de chambre pour s’habiller, se chausser, se laver, tenir le vase de nuit, etc., et maintenant, tout à coup, il est devenu honteux de ne pas s’habiller, se chausser soi-même, d’aller en voiture avec des valets. Et c’est l’opinion publique qui a fait tous ces changements.

Est-ce qu’on ne voit pas clairement le changement qui se prépare actuellement dans l’opinion publique ? Il a suffi, vingt-cinq ans avant, que la