Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/134

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ANICIA

En voilà un homme délicat ! Il ne veut pas ! Tu m’as assez maltraitée, ça suffit ! Tu as été le maître assez longtemps, à mon tour maintenant ! Va, je te dis… Autrement… Tiens, voilà la pelle ! Va !

NIKITA

C’est pas la peine de tant crier ! (Il prend la pelle sans bouger.) Si je ne veux pas, je n’irai pas !

ANICIA

Tu n’iras pas ! (Elle commence à crier.) À moi ! Eh !

matriona, lui fermant la bouche.

Voyons ! Es-tu folle ? Il va y aller. Allons, va, mon petit fils, va, mon chéri !

ANICIA

Sinon, j’appelle au secours !

NIKITA

Assez donc ! Ah ! Quel monde ! Allons, faites vite ! Pour en finir tout de suite. (Il va vers la cave.)

MATRIONA

C’est comme ça, mon cher. Tu as su t’amuser, à toi d’effacer les traces.

anicia, toute émue.

Il s’est assez fichu de moi avec sa catin ! Comme ça, je ne serai pas seule, lui aussi sera un assassin ! Il saura ce que c’est !

MATRIONA

Là ! là ! La voilà qui s’emballe ! Ne te fâche pas,