Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/143

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MITRITCH

Pourquoi pas ?

ANIOUTKA

C’est qu’on vient de faire beaucoup de bruit dans la cour. Entends ? (Elle prête l’oreille.) Ils sont encore allés dans la grange.

MITRITCH

Qu’est-ce que ça peut te faire ? On ne te demande rien. Couche-toi et dors. Moi, je vais éteindre la lampe. (Il baisse la lampe.)

ANIOUTKA

Petit grand-père chéri, n’éteins pas tout à fait. Laisse-m’en gros comme un œil de souris, puisque j’ai peur.

MITRITCH, riant.

C’est bien, c’est bien ! (Il s’assied près d’elle.) Et pourquoi avoir peur ?

ANIOUTKA

Dame ! petit grand-père ! Comme la sœur se débattait ! Elle se tapait la tête contre la huche. (Chuchotant.) C’est que moi, je le sais bien… C’est un petit bébé qui veut naître… Je crois même qu’il est déjà né.

MITRITCH

Ah ! quelle petite sauterelle ! Que les grenouilles t’avalent. Tu veux tout savoir. Couche-toi et dors ! (Anioutka se couche.) Là, comme ça ! (Il la recouvre.) Comme ça ! Si tu veux tout savoir, tu seras bientôt devenue vieille.