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Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol28.djvu/171

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peux pas. Aussitôt que j’y pense, je l’entends, je l’entends toujours ! Oh ! qu’avez-vous fait de moi ?

MATRIONA

Voyons, ne fais pas de manières.

nikita se retourne et cache son visage dans ses mains.

Oh ! merci, ne me tourmente pas ! J’en ai jusque-là !

MATRIONA

Il le faut cependant. Le monde bavarde déjà assez ! Et voilà que le père s’en va, ne veut pas revenir ! Il n’ose pas donner sa bénédiction ! Ça va prêter tout de suite à réfléchir. Dès qu’on verra que tu as peur, on commencera à deviner. Marche la tête haute et tout le monde s’inclinera. En fuyant le loup, tu risques de rencontrer un ours. Ne donne prise à personne. N’aie pas peur, mon gaillard ! Autrement ce serait pire.

NIKITA

Ah ! Vous m’avez bien entortillé.

MATRIONA

Assez donc ! Allons ! Vas-y, donne ta bénédiction, bien comme il faut, bien convenablement, et ce sera fini.

nikita, toujours dans la même position.

Je ne peux pas.

MATRIONA, à part.

Qu’a-t-il donc ? Jusqu’ici il paraissait oublier et