Tout ça, c’est grâce à Potap. (Il désigne son ouvrier.) Il a du flair. L’an passé, je l’avais envoyé tout seul labourer. Quand j’ai vu qu’il m’avait labouré le marécage, je l’ai engueulé, tu peux me croire. Eh… tout de même, il me persuade de semer. Nous semons. Je m’en suis bien trouvé. Cette fois encore il a deviné juste : il a semé sur les hauteurs.
On dirait qu’il sait le temps qu’il fera dans l’année… Ah ! tu as une belle récolte. (Silence.) Dis-moi. Je venais te demander une demi-mesure. Ma provision est épuisée. Je te rendrai ça dans l’année.
Tiens, prends donc.
Ne lui en donne pas.
Pas besoin de conditions. Va, prends.
Merci. Je cours chercher un sac.
Il n’a pas encore perdu sa vieille manie de donner ; il ne suit pas tous mes conseils. Bah ! quelque temps encore et il en perdra l’habitude ! (Le voisin sort.)